Vous qui pensez que l’on devient membre du Collectif Quatre Ailes en invoquant les dieux et en espérant que quelque chose tombe du ciel, ce message vous est destiné. Il n’en est rien…voici mon histoire pour vous le démontrer…
Certaines tantes de ma connaissance (et certainement de la vôtre) prétendent à qui veut l’entendre que j’atteins péniblement le niveau du certificat d’études à plus de quarante ans, que mon rêve secret est de retourner vivre dans ma bourgade bourguignonne de Mâcon, que je préfère que l’on m’appelle Tonton ou l’oncle, que je fus gratifiée de quelques sept d’or dans un passé éloigné. Je tiens à vous rassurer, ce ne sont que des paroles de vieilles femmes rencontrées dans des réunions Tupperware. Mais, malgré leur sénilité avancée, quelques éléments de vérité se sont glissés…
Après avoir passé enfance en plein Béarn et adolescence dans un village proche de Mâcon, je suis arrivée bac en poche à Dijon pour poursuivre des études d’anglais. C’est à ce moment là que mon parcours théâtral débute, au Théâtre universitaire international de Dijon et au Grenier de Bourgogne (direction Dominique Pitoiset).
Depuis 1992 se sont enchaînées des périodes d’apprentissage et des périodes de projets, de gestion de troupe et ce jusqu’à ce jour …
Voici pêle-mêle les pratiques les plus marquantes abordées lors de ces 15 ans de stages et d’ateliers : jeu, improvisation théâtrale, création de personnages, masque neutre, voix, commedia dell’arte, travesti, clown.
Petits repères chronologiques : En 1994, changement d’orientation universitaire, je me dirige vers le métier de documentaliste et me rapproche de la troupe Nuitd’joi qui vivote alors dans l’enceinte de l’université : première expérience de direction de troupe pendant 3 ans, premiers spectacles : Portrait de famille de L. Pichot puis la Maison de poupée d’Ibsen…viennent ensuite deux ans d’écriture, de café théâtre, de théâtre d’intervention, de participation à des festivals comme le Festival Primer plano (Dijon) ou Châlon dans la rue (off).
La dure réalité du monde du travail me rattrape en 1997 où j’atterris dans les tours de la BNF à Paris pour mon premier emploi. Pour dérider mon quotidien et aborder le théâtre à Paris je fais un passage à la Ligue d’improvisation d’Ile-de-France puis finis par m’inscrire à un cours de théâtre abordant la pédagogie Jacques Lecoq.
Petit apparté… Année 2000, je change de travail et rencontre un certain Damien Saugeon qui en plus de devoir travailler avec moi, partage la passion du théâtre…
Des rencontres faites durant cet atelier au sein du Teatro Pazzo naît une troupe « Mauvaises Langues » et un projet : Croisements divagations d’Eugène Durif qui sera joué plus de 15 fois entre 2001 et 2002.
Un certain 11 septembre 2002, une réunion secrète agite quatre cerveaux dans un appartement surnommé dès lors « le berceau » : et si de deux personnages farfelus (Suzanne et Suzon) qui gravitent dans notre sphère depuis plusieurs mois l’on essayait de faire un objet théâtral ? Et si ces amis réunissaient leurs univers artistiques pour voir ce qu’il est possible de créer aujourd’hui ?
Vous l’avez certainement compris, c’est le début du Collectif Quatre Ailes et son premier projet Suzanne, Voyage à itinéraires multiples à travers la silhouette des choses. Dans ce spectacle, mon rôle fut notamment de codiriger avec Cécile Laffon les deux acteurs Damien Saugeon et Michaël Dusautoy dans leur recherche de Suzanne, de diriger les travaux de recherche documentaire (avec Damien), de partir à la recherche d’objets ayant appartenus à cette vieille femme.
Ne pouvant rester très longtemps éloignée d’un plateau, j’entreprends en 2003 un atelier au Théâtre des Quartiers d’Ivry sur le thème du travesti et incarne pour une soirée Maguilou (one woman show)
En 2004, l’heure d’une deuxième création sonne pour le Collectif Quatre Ailes, un certain Sir Semoule arrive dans nos têtes en ébullition et l’aventure sucrée que vous connaissez peut-être débute avec son lot d’improvisations, de recherches… le rôle de Moritz, petite fille casse-cou en quête d’homme rêvé.
Voilà, je m’arrête ici pour ce périlleux exercice d’autoportrait… pour garder un peu de suspens quant aux nouvelles aventures du Collectif et passer le relais aux autres membre de cette fine équipe !