La Cuisine de Poulpa

Tranchés, hachés, cuits et recuits, nos superhéros culinaires sont enfin à point. Pas bégueules, deux d’entre eux se livrent à vous chaque semaine, sans autre prétention littéraire que de vous amuser ou vous faire sourire. Vous reprendrez bien une louche de superpouvoirs ?

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Nom légendaire : Poulpa

Identité officielle : Mafalda Sanchez

Sexe : féminin

Taille / Poids : 1,80 m / 55 kg

Yeux : vert

Cheveux / Peau : châtains / photogénique

Base : Mexique

Première apparition : 1982

Costume et apparence : Une robe « caméléon » haute-couture très décolletée, très courte, à franges très longues. Chaque frange est parsemée sur toute la longueur de sa face intérieure de ventouses miniatures ultra adhésives. Ses talons aiguilles émettent toujours le même son (clac, clac, clac) quel que soit le revêtement du sol, même sur la pelouse.

Type de cuisine favorite : sèche

Catégorie : Vilaine affriolante

Ennemis : Herre Frau, les top-models, les femmes trop belles en général.

Expression fétiche : « Vieille peau ! »


Nature du pouvoir, particularité, humeur :
De nature opiniâtre, Poulpa ne lâche rien. Sa robe inamovible change de couleur en fonction de son humeur, du décor et du degré d’humidité de l’air. Elle projette un mince filet d’encre indélébile sur ses rivales, leur tatouant ainsi une micro pieuvre noire grâce à laquelle elle prend le contrôle de leur horloge biologique. Elle peut ensuite à sa guise les faire se rider, voire complètement se dessécher.


Origine des pouvoirs / Histoire :

Depuis sa plus tendre enfance, Mafalda Sanchez rêvait malgré son physique insignifiant d’être le plus célèbre mannequin du monde. Après de multiples castings lamentablement ratés, cette grande bringue malgré tout tenace connut enfin son heure de gloire à la suite d’une séance de shooting peu commune.

Mafalda posait ce jour-là pour un magazine culinaire à petit tirage afin de vanter les mérites d’une horrible soupe déshydratée à base de calmars et d’algues brunes. Le photographe, miteux et bidouilleur, était un être étrange qui en plus d’être un maniaque de photos gastronomiques collectionnait les fossiles de mollusques. Son studio avait des murs visqueux et phosphorescents, comme tapissés d’écailles de poissons. Lorsqu’il photographia Mafalda et l’infâme bol de soupe à promouvoir, il y eut un flash rouge d’une intensité colossale. Expérimentant une de ses dernières trouvailles en matière de photographie odorante, le photographe n’avait pas prévu que la combinaison des rayons verts de son flash à particules, capteur de fragrance, avec les molécules hydrogénées des algues brunes provoquerait une réaction chimique instable. L’énergie dégagée absorba tout le matériel du studio (hormis la chambre noire faite d’un alliage de mercure et de kevlar), le photographe et sa collection. Mafalda et son bol, protégés par le halo lumineux, survécurent à ce phénomène surnaturel. Mais Mafalda avait subi une métamorphose. Son corps était devenu superbe et elle était engoncée de manière définitive dans une robe à franges et à ventouses dont la couleur variait selon une alchimie complexe.

La photo était incroyablement réussie et fut utilisée pour la couverture du magazine. Le bol de soupe exhalait une odeur exquise, ce qui, pour une image est tout à fait extraordinaire. Cette Une assura au mensuel culinaire la première place des ventes dans toute l’Amérique latine pendant plus de trois ans et Mafalda, rebaptisée Poulpa par son agent, devint l’égérie de nombreux photographes séduits par son incroyable physique et amusés par les changements de couleur de sa robe.

Désormais célèbre, Poulpa choisit d’éliminer toutes les femmes susceptibles de lui voler un jour la vedette. Avec l’encre contenue dans les deux petits réservoirs mammaires de sa robe inamovible, elle entreprit une impitoyable chasse aux concurrentes, leur imprimant discrètement des micropieuvres dans le dos. Contrôlant ainsi le vieillissement de leur peau, il lui était facile de toujours rester la plus belle des créatures sur papier glacé. C’est ainsi qu’elle s’en prit un jour à Paula Martinez, icône de la marque de montres de luxe Prada et championne de kung fu, l’immobilisant dans les vestiaires à l’aide de ses ventouses pour lui tatouer son terrible sceau. Paula se dessécha en quelques jours et dut rompre son juteux contrat avec le créateur italien. Très déprimée, elle se mit alors au yoga et partit au Japon où elle ne retrouvera le goût de rire qu’auprès de Zygo Tan.

Au Mexique, la pénurie de jeunes mannequins se fit bientôt sentir. Les professionnels de l’image réclamaient tous Poulpa. Prise dans un véritable maëlstrom de shootings plus épuisants les uns que les autres, sa robe se mit à clignoter et elle dut se mettre au vert laissant le champ libre à une nouvelle génération de mannequins aux dents longues. Cette nouvelle race de jeunes plantes aux formes idéales avait muté, donnant du fil à retordre à Poulpa lorsqu’elle revint au bout de quelques années pour reprendre sa place. La peau lisse et douce de ces jeunes femmes était quasiment imperméable, empêchant Poulpa d’y imprimer son sceau tentaculaire. Face à cette inattendue concurrence, elle prit la décision d’aller écumer d’autres podiums et s’attaqua au nord du continent américain. De New York à Anchorage, elle fit à nouveau sensation et se lança même en politique sous le pseudonyme de Sarah Palin. Hockey mum redoutable, tueuse en série impitoyable de dindes de Noël, elle n’en a pas fini avec l’Occident et compte bien prendre sa revanche morale après son échec sud-américain…


La suite au prochain épisode avec Métabeau !

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