La Cuisine de Ratata Reine de Kiche

Tranchés, hachés, cuits et recuits, nos superhéros culinaires sont enfin à point. Pas bégueules, deux d’entre eux se livrent à vous chaque semaine, sans autre prétention littéraire que de vous amuser ou vous faire sourire. Vous reprendrez bien une louche de superpouvoirs ?

Lire la préface

missive_ratata-reine-de-kiche

Nom légendaire : Ratata Reine de Kiche

Identité réelle  : Marie Lorieux

Sexe : féminin

Taille et poids  : variables à volonté quand elle est sur Terre, sinon 1,80 m et 70 kg.

Yeux : verts et bleus

Cheveux : châtains dans la vie, violets quand elle est Ratata la Justicière

Peau : blanche dans la vie, vert d’eau quand elle est Ratata

Base : Planète Kiche, palais royal « Solanacia »

Première apparition : vers 1850

Costume et apparence : tenue de contractuelle composée de cristaux de sel et de lianes.

Type de cuisine favorite : végétarienne

Catégorie : vraiment gentille

Ennemis : les omnivores, les voisins qui ne font pas le tri sélectif, le stationnement alterné.

Expression fétiche : « Nom d’une Quiche en bois  !!! »

Humeur, particularité, nature des pouvoirs : Ratata Reine de Kiche se distingue par son maintien et sa grande douceur. Toujours aimable, polie et convenablement vêtue, elle se réjouit de plaisirs simples. Elle aime à se pâmer dans sa cuisine en parlant aux légumes. La sympathie qu’elle dégage n’en fait pas moins une farouche cuisinière. Elle est notamment engagée dans le combat pour l’usage de produits 100% biologiques et équitables. Plutôt pacifique, Ratata maîtrise  les techniques de combat de la Quiche. Elle commande aux légumes par ondes télépathiques. Elle emprisonne ses victimes dans des cercueils alcalins en projetant des filaments de sodium depuis sa chevelure. Lorsqu’elle est en grand danger, elle projette le souffle de l’ivresse des profondeurs qui concentre de très fortes doses de mandragore et de belladone, tuant sa victime avec douceur.


Origine des pouvoirs / Histoire :

Depuis des milliers d’années, les futures souveraines de la planète Kiche sont envoyées secrètement sur la Terre pour recevoir une éducation royale. La rigueur et le raffinement des pensionnats terriens ont en effet toujours su faire des têtes couronnées de Kiche la crème de la crème des reines intergalactiques.

C’est ainsi que la petite Ratata, fille de Courge la Grande et de Patates Feuilletées, apprit les règles de savoir-vivre et de maintien d’une femme du monde dans le très renommé pensionnat de jeunes filles «Les Fées de Remiremont », situé en en Lorraine. Lors de sa deuxième année au pensionnat, elle découvrit que derrière son professeur d’éducation physique et sportive se cachait Suzy One, la maîtresse d’armes de Solanacia, le palais de ses chers parents. Suzy One avait traversé l’espace  par le réseau secret Rice Kooker II dans le but de la protéger. À l’abri dans le potager du cloître voisin, Suzy One transmit à la princesse les secrets des pouvoirs de Kiche. Mais les entraînements éveillèrent la curiosité des moines qui se demandaient pourquoi cette écolière parlait aux poireaux et aux asperges. La jeune princesse acheta leur silence en décuplant la taille de leurs légumes. Opération qui valut au cloître la réputation des plus gros poireaux de la région.
Alors que la jeune princesse fêtait ses 20 ans sur Terre, une terrible guerre éclata sur Kiche. Le conflit opposait le palais de Solanacia à la terrible et redoutable Herqueuche de Flamme Kueche. Suzy One fut rappelée par le palais pour prendre le commandement d’un groupe de tireuses d’élites. Désormais, Ratata était seule et exilée car il lui était impossible de retourner sur sa planète tant que Herqueuche n’aurait pas rendu les armes.

Dans l’incapacité de poursuivre ses études, abandonnée et impuissante, elle partit à la découverte du monde et finit par poser ses valises dans la petite bourgade de Walnut Grove. Là, connue sous le nom de Caroline, elle dissimula ses atours de reine sous l’apparence modeste d’une fille de ferme.

Quelques années après,  elle rencontra Charles, un homme fidèle et travailleur, aimé de ses voisins et passionné par la coupe du bois.  Cette activité virile l’éloignait de longs mois durant du magnifique pavillon en rondins qu’il avait lui-même construit. Ratata profitait des interminables absences de son mari pour laisser s’exprimer  sa vraie nature. Elle communiait avec les légumes gorgés de soleil de son jardinet. Il fallait la voir courant dans la verdure en riant. Elle tournait sur elle-même en racontant ses meilleures blagues aux végétaux. Elle inventait de nombreuses recettes comme la tarte à la boue et aux olives. Elle menait pour tout dire une existence paisible et gaie. Mais un jour, tout bascula. Catherine, l’aînée de ses filles, rentrait de l’école où Mademoiselle Mangin lui avait donné un C- pour son exposé. Une note pas fameuse pour une jeune fille de 14 ans en CP. Elle traînait les pieds sur le trajet du retour. Soudain, surgissant à toute vitesse sur la route poussiéreuse, une charrette folle se précipita vers elle. Le choc fut terrible et la fillette perdit la vue, l’usage de ses jambes et son cartable.

Catherine devint un poids mort pour la famille. Totalement dépressive,  elle noyait son chagrin dans la consommation abusive de barres chocolatées très caloriques.  Malgré les interdictions de sa mère, Lorraine, la fille du confiseur, prenait un plaisir pervers à lui offrir des cadeaux sucrés. Cul-de-jatte, obèse, aveugle, gravement dépressive et analphabète, Catherine souffrait. La Reine Ratata endormit à tout jamais les souffrances de sa fille en usant de son souffle de l’ivresse des profondeurs. Traumatisée, La Reine quitta Walnut Grove et jura de venger sa fille. Charles, qui était un homme juste et bon, ne supporta pas bien longtemps la disparition inexpliquée de son épouse.  Il sombra dans l’enfer de la drogue et de la prostitution.
Ratata de son côté suivit la piste de la charrette folle et devint progressivement une experte dans les sciences de la circulation automobile. Elle connaissait par cœur les codes de la route des régions qu’elle franchissait, on lui prête même l’invention des plaques minéralogiques. Sa quête la mena en France, à Paris. Mais épuisée par ses cinq années de recherche, elle abandonna sa course folle. Elle reprit une vie normale et devint contractuelle sous le nom de Marie Lorieux. À partir de ce jour, elle mit ses pouvoirs au service de la justice. Avec l’aide complice des fruits et légumes, elle sortait toujours victorieuse. Usant de sa connaissance du code de la route et de ses superpouvoirs, Ratata mit au point un savant quadrillage de son secteur de surveillance.  Elle pactisa avec les jardins de ronds-points, les bacs à fleurs municipaux, les jardinières de balcons, les squares et les jardinets des échoppes pour développer un gigantesque réseau végétal de délation. À la tête de cette organisation secrète Ratata tenait les contrevenants de son secteur  d’une main de fer.  Par ailleurs, Ratata  n’hésitait pas à piéger ses victimes avec ses irrésistibles petits plats. Plus d’une fois enlevée et séquestrée elle se sortait d’affaire à l’aide de ses quiches hallucinogènes. Sans pitié pour les méchants, elle pouvait se montrer d’une cruauté sans nom. La presse nationale a longuement retracé ses aventures. On se souvient encore de titres comme : « Ratata et le gang des chauffards », « Une quiche vaut mieux que deux tu l’auras » ou encore «  Trahie par ses légumes !!! ».


La suite au prochain épisode avec Poulpa !


chevron_left
chevron_right